Atelier du 14 janvier 2016
Les contraires
Les piafs du soir étaient Mikage, Sheejhaumn, Broyeur, Pierro, Lankouëch et moi-même ! Le thème était les contraires : Grand-petit, beau-laid, vieux-jeune etc... il y avait tout un tas de possibilités, et je crois que tout le monde s'est régalé à répondre présent à l'appel !
Contrainte - Utiliser une des phrases suivantes en début et une autre en fin de document :
- C'était une journée d’avril froide et claire. / Il replaça pensivement ses lunettes et fit un pas ou deux de long en large. (1984)
- S'agit-il de nuages de poussière brillantes, ou de quelques étoiles, aux confins de notre Voie Lactée ? / Il y a un avant. (Sur les Epaules de Darwin)
- Elle avait cherché son agenda dans son sac, l'avait saisi, et alors qu'elle relevait la tête et se tournait vers le jeune homme, elle avait aperçu un kangoo rouge qui se garait sur le parking. / Il s'enroule dans un coin de bureau en suçotant le bout de chiffon mou qui lui sert de doudou. (muchachas)
- Croyant qu'il va prendre son portefeuille, les quatre voyons ne se méfient pas. / La Ford verte ricoche à plusieurs reprises et s'immobilise cent mètres plus bas. (Derniers voyage)
- L'énorme aileron gris se rapprochait et devenait de plus n plus menaçant. / Les flammes s'élevèrent, et leur couleur jaune orangé se détacha sur le ciel bleu marine. (Chair de Poule – Baignade Interdite)
- Les Templiers étaient restés sans but. / Je tentai de me lever lentement, sans faire de bruit, et j'avais l'impression de me tenir debout sur des oursins. (le pendule de Foucault)
- Sur le cou, bien des gens se retrouvèrent en état de choc pour avoir tenté d'appréhender le spectacle dont ils étaient les témoins. / Les quatre fuyards émergèrent dans une vaste salle d'ordinateurs. (H2G2)
- Le fait que les clotures ne soient plus électrifiées ne l'inquiétait pas vraiment. / Cela aurait pu être le vent mais Tim savait qu'il n'en était rien. (Jurassic Park)
Texte de Broyeur
La Ford verte ricoche à plusieurs reprises et s’immobilise cent mètres plus bas. La carlingue vacille, fumante, contre la roche blanche souillée de branches, d’épines de pin et d’huile de moteur. Des rouages, des rivets émaillent la pente au milieu de la poudreuse et des perles de sang. La ruine de tôle et de plastique se fige dans la forêt comme une sculpture moderne, et les corps, fatigués, disloqués, drapés de peur et de froid, s’endorment dans les bras délicats de leur mère. Le calme s’étend sur la falaise escarpée, la roue arrière pivote sur son axe en biais comme un vieux vinyle. Une douce berceuse de réconfort. C’est toujours la même mélodie : le métal qui grince, un frétillement latent dans la cime des arbres, un ballet d’oiseaux qui prennent leur envol.
L’auto, couchée sur le flanc, retombe sur ses pneus, oscille dans ce déséquilibre. La portière avant gauche bat de l’aile. Des éclats cristallins rejoignent les dentelures en fractales dont s’est décoré le verre des vitres. Les bras ballants s’élèvent dans un mouvement naissant tandis que les passagers s’agitent d’une impulsion nouvelle. La peau, soumise aux diverses ondes de choc, s’anime de toutes sortes de chambardements, rappelle à elle l’hémoglobine que l’émotion lui a fait répandre. La tôle se déride, la fumée rejoint l’habitacle comme pour ne pas rater l’embarquement, et l’auto, dans un nuage de son et de blanc, s’élève, commence ses acrobaties. Tantôt elle présente son toit au sol, et l’antenne fend l’air dans des arcs de cercle. Tantôt la mécanique de ses roues motrices se tord dans une tentative inespérée de se placer en parallèle de la déclivité. L’essence lévite hors du sol, s’en retourne au réservoir au fil de longs rubans liquides, et les essieux, qui étaient partis s’isoler un instant pour profiter d’un peu d’intimité après une vie à se fuir l’un l’autre, regagnent le pare-brise en étoile comme si de rien était. Là encore, le véhicule heurte le sol, les épaules se remboitent, les ceintures résonnent comme les cordes dissonantes d’un instrument qui se cherche. Au fur et à mesure des enchaînements, la tension s’évase à la surface de la Ford, qui se lisse, regagne des couleurs, et se plait à se perdre dans l’immensité montagnarde de ces routes alpines, malgré tout. Les boulons se revissent, le tableau de bord s’allume dans une gerbe d’étincelles ; le tout se cadence avec le volant comme maître d’orchestre, qui, par ses mouvements de gauche et de droite, coordonne les pédales, la boîte de vitesse, le lent flux de rembourrage qui regagne le plastique imitation cuir des sièges. Dans cette valse des éléments, la voiture s’élève.
Ils volent.
Les arbres s’inclinent et saluent leur passage. S’ils avaient des pancartes, elles afficheraient des « dix » enthousiastes. Le parechoc et le capot, trop timides, restent encore repliés sur eux-mêmes, tandis qu’un éclair semble s’échapper de la batterie moteur. Lentement, le véhicule s’aligne sur l’horizon. Les motifs en toile d’araignée se sont dissipés des glaces, et l’affichage kilométrique retrouve son intégrité. Comme la force de dizaines de chevaux contre le mur du son, le garde-fou, ultime barrage, se referme et donne son assentiment. L’avant du véhicule se détend, enfin. Alors, comme cette poche de stress que l’artiste éclate lorsqu’il est lancé, l’airbag désenfle, se camoufle. Le caoutchouc gorgé d’air crisse contre les gravillons et le verglas, exécute une ultime maladresse presque invisible, puis épouse la route. Les sourires se ravivent, la joie s’en vient : la prestation est brillamment réussie, et la réception, parfaite. « Check ignition and may God's love be with you» félicite le CD qui tourne à tue-tête dans l’habitacle, sur fond de compte à rebours. Enfin ! Les jeunes adultes sont prêts à profiter d’un fugace week-end de répit, se voient déjà dévaler les pistes au gré des slaloms.
« C’est encore loin ? Quand est-ce qu’on arrive ? » venait de demander May tandis que les aiguilles de l’affichage, dans une vrille d’impatience et grisées par l’excitation, étaient parties dans le rouge.
« Bientôt » venait de répondre Tim, les mains négligemment posées sur le cuir du volant alors qu’il s’engageait dans le virage. Mais une ombre planait sur son champ de vision, comme un nuage d’orage. Cela aurait pu être le vent, mais Tim s’avait qu’il n’en était rien.
L’auto, couchée sur le flanc, retombe sur ses pneus, oscille dans ce déséquilibre. La portière avant gauche bat de l’aile. Des éclats cristallins rejoignent les dentelures en fractales dont s’est décoré le verre des vitres. Les bras ballants s’élèvent dans un mouvement naissant tandis que les passagers s’agitent d’une impulsion nouvelle. La peau, soumise aux diverses ondes de choc, s’anime de toutes sortes de chambardements, rappelle à elle l’hémoglobine que l’émotion lui a fait répandre. La tôle se déride, la fumée rejoint l’habitacle comme pour ne pas rater l’embarquement, et l’auto, dans un nuage de son et de blanc, s’élève, commence ses acrobaties. Tantôt elle présente son toit au sol, et l’antenne fend l’air dans des arcs de cercle. Tantôt la mécanique de ses roues motrices se tord dans une tentative inespérée de se placer en parallèle de la déclivité. L’essence lévite hors du sol, s’en retourne au réservoir au fil de longs rubans liquides, et les essieux, qui étaient partis s’isoler un instant pour profiter d’un peu d’intimité après une vie à se fuir l’un l’autre, regagnent le pare-brise en étoile comme si de rien était. Là encore, le véhicule heurte le sol, les épaules se remboitent, les ceintures résonnent comme les cordes dissonantes d’un instrument qui se cherche. Au fur et à mesure des enchaînements, la tension s’évase à la surface de la Ford, qui se lisse, regagne des couleurs, et se plait à se perdre dans l’immensité montagnarde de ces routes alpines, malgré tout. Les boulons se revissent, le tableau de bord s’allume dans une gerbe d’étincelles ; le tout se cadence avec le volant comme maître d’orchestre, qui, par ses mouvements de gauche et de droite, coordonne les pédales, la boîte de vitesse, le lent flux de rembourrage qui regagne le plastique imitation cuir des sièges. Dans cette valse des éléments, la voiture s’élève.
Ils volent.
Les arbres s’inclinent et saluent leur passage. S’ils avaient des pancartes, elles afficheraient des « dix » enthousiastes. Le parechoc et le capot, trop timides, restent encore repliés sur eux-mêmes, tandis qu’un éclair semble s’échapper de la batterie moteur. Lentement, le véhicule s’aligne sur l’horizon. Les motifs en toile d’araignée se sont dissipés des glaces, et l’affichage kilométrique retrouve son intégrité. Comme la force de dizaines de chevaux contre le mur du son, le garde-fou, ultime barrage, se referme et donne son assentiment. L’avant du véhicule se détend, enfin. Alors, comme cette poche de stress que l’artiste éclate lorsqu’il est lancé, l’airbag désenfle, se camoufle. Le caoutchouc gorgé d’air crisse contre les gravillons et le verglas, exécute une ultime maladresse presque invisible, puis épouse la route. Les sourires se ravivent, la joie s’en vient : la prestation est brillamment réussie, et la réception, parfaite. « Check ignition and may God's love be with you» félicite le CD qui tourne à tue-tête dans l’habitacle, sur fond de compte à rebours. Enfin ! Les jeunes adultes sont prêts à profiter d’un fugace week-end de répit, se voient déjà dévaler les pistes au gré des slaloms.
« C’est encore loin ? Quand est-ce qu’on arrive ? » venait de demander May tandis que les aiguilles de l’affichage, dans une vrille d’impatience et grisées par l’excitation, étaient parties dans le rouge.
« Bientôt » venait de répondre Tim, les mains négligemment posées sur le cuir du volant alors qu’il s’engageait dans le virage. Mais une ombre planait sur son champ de vision, comme un nuage d’orage. Cela aurait pu être le vent, mais Tim s’avait qu’il n’en était rien.
Le début d’une aventure d’un petit Évoli - Texte de Lankouëch
C'était une journée d’avril froide et claire, la neige commençait à tomber, un petit Évoli s’amusait à sauter dans la poudreuse, c’est alors qu’il fit un trou trop grand, il remonta à la surface, secoua sa petite tête pour faire partir toute la neige, puis continua joyeusement sa route. C’est alors qu’il tomba sur une ville qui était rempli d’humain en tout genre, d’un naturel curieux, le petit être décida d’y aller. Alors qu’il était sur le point de rentrer, un Pyroli l’arrêta et le regarda avec un air mauvais. L’Évoli se mit en boule, le Pokémon de feu le prit par la peau du cou et l’amena dans un endroit sûr.
Le lendemain, le petit être se remit à sauter dans la neige, puis s’approcha de nouveau de la ville, mais en restant tout de même en retrait. C’est alors qu’il vit l’enfant de la veille, il courut joyeusement dans sa direction, mais se rétama dans la neige juste devant lui, ce qui eut pour effet de faire rire le gamin.
- Maman… Pourquoi m’empêches-tu d’y aller ?
- C’est dangereux pour toi, reste ici et ne t’éloignes pas !
- Que fais-tu là, mon grand ?
- Où habites-tu ? Je peux t’aider, si tu veux.
- « Finalement… Maman avait raison, les humains sont effrayants et c’est endroit est trop grand pour moi »
- « Pourquoi faut-il que je retombe sur lui ? Il me fait peur en plus… », pensa le petit-être
- Oh ! Mon grand, tu n’as pas faim ?
- « Lâche-moi ! Je refuse qu’on me capture ! »
- Là, là, mon grand… Ces gens vont te laisser tranquille, on va rentrer à la maison.
- Rentre chez toi, ta famille doit s’inquiéter.
- « Désolé maman, mais… Je voulais découvrir la ville, mais j’ai retenu la leçon, je n’irais plus jamais dans ce genre d’endroit ! »
- « Liam… Je te connais tellement bien, je suis sûre que tu vas partir découvrir de nouveaux horizons. »
Le lendemain, le petit être se remit à sauter dans la neige, puis s’approcha de nouveau de la ville, mais en restant tout de même en retrait. C’est alors qu’il vit l’enfant de la veille, il courut joyeusement dans sa direction, mais se rétama dans la neige juste devant lui, ce qui eut pour effet de faire rire le gamin.
- Tu es vraiment drôle, tu ne t’es pas fait mal au moins, lui demanda-t-il avec un air triste.
- Tu es gentil dans le fond, tu as juste eut très peur hier. Ne t’en fais pas, mon grand, je vais très bien. Tu t’es juste défendu, tu n’as pas à t’en vouloir.
Texte de Mikage
Thème : Raison et Déraison
Il replaça pensivement ses lunettes et fit un pas ou deux de long en large. Son bureau était en ordre, pas la moindre poussière, pas le moindre fouillis. Pour lui, les choses matériel devait avoir un sens, un ordre logique.
Il venait de laisser partir son dernier patient...il pouvait enfin se détendre. Malgré tous ses discours désordonner, il devait rester lucide et aider au mieux les gens qui frappait a la porte de son cabinet. C'était parfois gratifiant, parfois pénible, mais c'était la vocation qu'il avait choisit.
Il s'approcha de la fenêtre et observa, songeur, la pluie qui ruisselait contre la vitre. Le calme, le silence, étaient sa façon de se ressourcer, de se retrouver. La folie il la croisait chaque jour. Avec plus ou moins de nuance. Les rues de Kyoto en était souvent le théâtre. Entre le délire éthylique de l'ivrogne ou la dépression de la mère de famille il y avait le choix.
Il sorti son étui a cigarette de sa poche de pantalon, en pris une et l'alluma. Aspirant une bouffée qu'il laissa ensuite échapper entre ses lèvres. Ses pensée se perdirent un instant. Il l'imagina. Ses cheveux roux au vent...son sourire triste...elle était...son salut. Elle était la seul chose qui le raisonnait dans se monde de dégénéré.
Il posa doucement son front contre le carreaux froid de la vitre.
"Nous allons prendre de vacances... n'est-ce pas?"
"Oui...mais tu n'est pas inviter!" Les mots était sorti de sa bouche avec lassitude.
"Nous n'avons pas besoin d'invitation...tu le sais bien!"
Yuki ne répondit pas, il n'avait pas envie de luter aujourd'hui. Cette chose qui le hantait réussissait toujours a obtenir ce qui voulait...a quoi bon s'y opposer.
Lui, qui tentais de soigner la maladie des autres, était incapable de contrôler cette voix qui résonnait sans cesse dans son esprit. Le pire était de savoir que cette être prenait parfois le contrôle et qu'il n'en gardait aucun souvenir.
"Givre?"
"Ouiii... Maiîîître???"
"Tssss! Pas de ça avec moi...s'il te plais!"
"Bien...nous t'écoutons..."
"Tu ne fera pas "d'idiotie" pendant "nos vacances"?"
"Voyons pour qui nous prends tu?"
"Pour ce que tu es...enfin bref, tu as compris le message alors tiens toi tranquille."
Silence...
La cendre de la cigarette tomba au sol. Il avait fermé les yeux sans s'en rendre compte. Il tira sur ce qui restait du mégot et l'écrasa dans le cendrier.
Au yeux de tous il était Mr Asada, jeune psychologue, prêt a aider son prochain. Au yeux des Donovans, il était un membre de la famille, un ami sincère. Mais a ses propre yeux, il était un corps manipulé par une entité étrange. Un Éclat au origine obscure. Brid en était conscient, mais pas le reste du monde. Et il fallait a tout pris que tout cela reste ainsi. Il ne fallait pas faire de vague...encore moins un Tsunami.
Le fait de partir en Europe comportait sans doute des risques...mais c'était leurs vacances. C'était leur moment de liberté...Ils allait s'échapper du Japon, s'éloigner de temps de souvenirs douloureux. Tant d'ami disparu. Il voulait offrir a Brid, Andy et Zero, un moment de paix, de joie...
"Et toi? tu ne le mérite pas aussi?"
Yuki marqua un temps d'arrêt. Cette pensée ne lui avait pas vraiment traversée l'esprit.
"Laisse nous te montrer quelque chose..."
La pièce disparu autour de du jeune homme. Kyoto s'effaça... le Japon s'effaça.
Sur une plage, la nuit était tombée. Le bruit des vagues déferlant sur la grève était apaisant. Il entendit un rire d'enfant. Autour d'un feu de bois, trois personnes riait en faisant griller des chamalos. Dans la pénombre, une silhouette féline chassait discrètement les crustacés enfoui dans le sable.
C'était un peu d'espoir...une vision magique d'un avenir possible. La vision s'évapora peu a peu alors que les flammes s'élevèrent, et leur couleur jaune orangé se détacha sur le ciel bleu marine.
Il replaça pensivement ses lunettes et fit un pas ou deux de long en large. Son bureau était en ordre, pas la moindre poussière, pas le moindre fouillis. Pour lui, les choses matériel devait avoir un sens, un ordre logique.
Il venait de laisser partir son dernier patient...il pouvait enfin se détendre. Malgré tous ses discours désordonner, il devait rester lucide et aider au mieux les gens qui frappait a la porte de son cabinet. C'était parfois gratifiant, parfois pénible, mais c'était la vocation qu'il avait choisit.
Il s'approcha de la fenêtre et observa, songeur, la pluie qui ruisselait contre la vitre. Le calme, le silence, étaient sa façon de se ressourcer, de se retrouver. La folie il la croisait chaque jour. Avec plus ou moins de nuance. Les rues de Kyoto en était souvent le théâtre. Entre le délire éthylique de l'ivrogne ou la dépression de la mère de famille il y avait le choix.
Il sorti son étui a cigarette de sa poche de pantalon, en pris une et l'alluma. Aspirant une bouffée qu'il laissa ensuite échapper entre ses lèvres. Ses pensée se perdirent un instant. Il l'imagina. Ses cheveux roux au vent...son sourire triste...elle était...son salut. Elle était la seul chose qui le raisonnait dans se monde de dégénéré.
Il posa doucement son front contre le carreaux froid de la vitre.
"Nous allons prendre de vacances... n'est-ce pas?"
"Oui...mais tu n'est pas inviter!" Les mots était sorti de sa bouche avec lassitude.
"Nous n'avons pas besoin d'invitation...tu le sais bien!"
Yuki ne répondit pas, il n'avait pas envie de luter aujourd'hui. Cette chose qui le hantait réussissait toujours a obtenir ce qui voulait...a quoi bon s'y opposer.
Lui, qui tentais de soigner la maladie des autres, était incapable de contrôler cette voix qui résonnait sans cesse dans son esprit. Le pire était de savoir que cette être prenait parfois le contrôle et qu'il n'en gardait aucun souvenir.
"Givre?"
"Ouiii... Maiîîître???"
"Tssss! Pas de ça avec moi...s'il te plais!"
"Bien...nous t'écoutons..."
"Tu ne fera pas "d'idiotie" pendant "nos vacances"?"
"Voyons pour qui nous prends tu?"
"Pour ce que tu es...enfin bref, tu as compris le message alors tiens toi tranquille."
Silence...
La cendre de la cigarette tomba au sol. Il avait fermé les yeux sans s'en rendre compte. Il tira sur ce qui restait du mégot et l'écrasa dans le cendrier.
Au yeux de tous il était Mr Asada, jeune psychologue, prêt a aider son prochain. Au yeux des Donovans, il était un membre de la famille, un ami sincère. Mais a ses propre yeux, il était un corps manipulé par une entité étrange. Un Éclat au origine obscure. Brid en était conscient, mais pas le reste du monde. Et il fallait a tout pris que tout cela reste ainsi. Il ne fallait pas faire de vague...encore moins un Tsunami.
Le fait de partir en Europe comportait sans doute des risques...mais c'était leurs vacances. C'était leur moment de liberté...Ils allait s'échapper du Japon, s'éloigner de temps de souvenirs douloureux. Tant d'ami disparu. Il voulait offrir a Brid, Andy et Zero, un moment de paix, de joie...
"Et toi? tu ne le mérite pas aussi?"
Yuki marqua un temps d'arrêt. Cette pensée ne lui avait pas vraiment traversée l'esprit.
"Laisse nous te montrer quelque chose..."
La pièce disparu autour de du jeune homme. Kyoto s'effaça... le Japon s'effaça.
Sur une plage, la nuit était tombée. Le bruit des vagues déferlant sur la grève était apaisant. Il entendit un rire d'enfant. Autour d'un feu de bois, trois personnes riait en faisant griller des chamalos. Dans la pénombre, une silhouette féline chassait discrètement les crustacés enfoui dans le sable.
C'était un peu d'espoir...une vision magique d'un avenir possible. La vision s'évapora peu a peu alors que les flammes s'élevèrent, et leur couleur jaune orangé se détacha sur le ciel bleu marine.
Texte de Pierro
S’agit-il de nuages de poussière brillante,
Ou de quelques étoiles
Au confins de notre voie lactée si béante
Et dépourvue de moelle ?
S’agit-il de légères et sublimes déesses
Egarées dans la nuit,
Ou d’un peu de plasma, sans grandeur, sans noblesse,
Qui, timidement, luit ?
S’agit-il d’un amas de splendeur irréelle
Et de fin charme roi,
Ou rien qu’une illusion, naïve tant que frêle ?
Je t’en prie... dis-le moi.
Pourquoi te poses-tu de pareilles questions ?
As-tu peur du lointain ?
Veux-tu, en recherchant de telles solutions
Le tenir dans la main ?
Pourquoi donc tant t’interroger sur sa grandeur,
Ou sur sa petitesse ?
Pourquoi te demander s’il est molle laideur,
Ou bien délicatesse ?
Alors que tu sais bien que quoi que tu y fasse,
Quoi que tu en apprenne,
Tu te retrouveras aux confins d’une impasse,
Ou d’une infinie plaine.
Je ne sais, mais je sens une soif de savoir,
Comme un besoin vital,
Pourtant conscient que je trouverai tôt ou tard
Le décompte fatal.
Te voilà donc songeant, face au dôme laqueux,
A palper son aura,
Mais nul oracle en vue, car le monde n’est que
Ce que tu en feras.
Mais qu’en ferai-je donc ? Et surtout que pourrai-je ?
Suis-je donc à citer ?
Et que puis-je changer sans être sacrilège
Par tant de vanité ?
Si le monde m’attend, si les nuées m’espèrent,
J’en suis livide et sec !
Alors qu’adviendra-t-il quand viendra la misère
De mon terrible échec ?
Non, je ne serai grand, je n’en ai les épaules,
Encore moins la main.
Je me sens minuscule, impuissant comme saule,
Et j’ai peur de demain.
Et si tu n’agis point, dis-moi, qui le fera ?
Quelqu’un, n’importe qui ?
Alors Dieu seul saura ce qui arrivera,
Te livreras-tu, dis ?
C’est à toi de changer, à toi seul de le faire,
Ou bien tu décheras,
Dans un lieu inconnu, paradis ou enfer,
Mais tu ne choisiras.
Tu douteras de toi, certes, mais ne sois lâche,
Jamais abandonnant,
Et si tu crains ce qui t'attendra demain, sache
Qu'il y a un avant.
Ou de quelques étoiles
Au confins de notre voie lactée si béante
Et dépourvue de moelle ?
S’agit-il de légères et sublimes déesses
Egarées dans la nuit,
Ou d’un peu de plasma, sans grandeur, sans noblesse,
Qui, timidement, luit ?
S’agit-il d’un amas de splendeur irréelle
Et de fin charme roi,
Ou rien qu’une illusion, naïve tant que frêle ?
Je t’en prie... dis-le moi.
Pourquoi te poses-tu de pareilles questions ?
As-tu peur du lointain ?
Veux-tu, en recherchant de telles solutions
Le tenir dans la main ?
Pourquoi donc tant t’interroger sur sa grandeur,
Ou sur sa petitesse ?
Pourquoi te demander s’il est molle laideur,
Ou bien délicatesse ?
Alors que tu sais bien que quoi que tu y fasse,
Quoi que tu en apprenne,
Tu te retrouveras aux confins d’une impasse,
Ou d’une infinie plaine.
Je ne sais, mais je sens une soif de savoir,
Comme un besoin vital,
Pourtant conscient que je trouverai tôt ou tard
Le décompte fatal.
Te voilà donc songeant, face au dôme laqueux,
A palper son aura,
Mais nul oracle en vue, car le monde n’est que
Ce que tu en feras.
Mais qu’en ferai-je donc ? Et surtout que pourrai-je ?
Suis-je donc à citer ?
Et que puis-je changer sans être sacrilège
Par tant de vanité ?
Si le monde m’attend, si les nuées m’espèrent,
J’en suis livide et sec !
Alors qu’adviendra-t-il quand viendra la misère
De mon terrible échec ?
Non, je ne serai grand, je n’en ai les épaules,
Encore moins la main.
Je me sens minuscule, impuissant comme saule,
Et j’ai peur de demain.
Et si tu n’agis point, dis-moi, qui le fera ?
Quelqu’un, n’importe qui ?
Alors Dieu seul saura ce qui arrivera,
Te livreras-tu, dis ?
C’est à toi de changer, à toi seul de le faire,
Ou bien tu décheras,
Dans un lieu inconnu, paradis ou enfer,
Mais tu ne choisiras.
Tu douteras de toi, certes, mais ne sois lâche,
Jamais abandonnant,
Et si tu crains ce qui t'attendra demain, sache
Qu'il y a un avant.
Textes de Sheejhaumn
Premier texte : Neuf et Vieux / Simple et Complexe / Immense et Minuscule
" C'était une journée d’avril froide et claire. Pour les quelques heures de mon enfance qu'il me restait à vivre, je laissai mon regard vagabonder dans le jardin. Mes yeux s'attachaient à chaque détail de ce lieu où j'avais tant joué et tant appris, tentant de les graver à jamais dans ma mémoire. J'observai aussi les merles, discrets, qui construisaient leur nid. Les feuillages qui s'épanouissaient lentement montraient tous les signes de ce printemps timide qui peinait à s'installer. Au milieu de la fontaine, la pierre sur la laquelle le bambou venait sans cesse frapper me rappelait malgré moi que les minutes s'écoulaient, invariablement. L'innocence de l'enfance et ses plaisirs simples, comme tout cela me semblait loin à présent.
La porte du fond coulissa, et ma servante entra sans un bruit. Elle s'inclina, présentant à moi des breloques et autres colifichets, suivie de deux autres femmes qui apportaient ma tenue d'apparat, blanche et brodée, immaculée.
Il était temps de me préparer, que mon cœur le veuille ou non.
- Princesse, veuillez nous suivre, à présent, sa Seigneurie demande à ce que la cérémonie débute avant la treizième heure, me dit-elle en doucement.
Je m'inclinai brièvement et les suivis.
- Ce qu'il ordonne je ferai, je suis son humble promise.
Dans la cour principale de la demeure du Seigneur, les cerisiers avaient fleuri depuis quelques jours déjà. Il avait ordonné que notre mariage se tienne lorsque l'allée serait en pleine floraison.
Les porteurs de palanquin m'amenèrent à la porte de sa demeure en grande pompe. Toute la cité était en liesse, les gens nous saluaient avec respect, nous acclamaient parfois et, lorsque j'écartai discrètement le store de tissu pour épier dehors, je crus même lire de la crainte dans les yeux de certains.
Un coup de vent s'engouffra dans le palanquin en soulevant les stores et m'amena des pétales délicats. Ils retombèrent, épars, et je me hâtai de ramasser l'un d'entre eux. Je me sentais comme ce pétale, minuscule et détaché de tout, projeté loin de chez lui dans un univers inconnu. Face à l'immensité de ce domaine, face à cet homme de près de trois fois mon âge, face à ses premières femmes qui mon considéraient comme une rivale, moi, la fille de petite noblesse, qui allait peut-être enfin lui apporter le fils qu'il attendait, comment mon cœur aurait-il pu être tranquille ?
Voilà que les hommes déposaient la voiture au sol. Je fus introduite dans la demeure par des serviteurs du Seigneur, tandis qu'il finissait de se préparer dans ses appartement. On me demanda de m'asseoir dans une grande salle, remplie de têtes inconnues, face au maître de cérémonie qui officierait pour notre union.
Ma coiffe lourde pesait sur ma tête et m'empêchait de réfléchir posément à ce que j'étais en train de vivre. Je levai tout de même parfois mon regard vers cette assemblée qui m'observait, des visages chargés de toutes ces émotions complexes propres aux adultes que je ne parvenais pas encore pleinement à déchiffrer. Un serviteur annonça l'entrée imminente du Seigneur. Toutes les personnes présentes s'inclinèrent en signe de respect. Je tentai de me lever lentement, sans faire de bruit, et j'avais l'impression de me tenir debout sur des oursins."
Troisième texte : Simple et Complexe / Trouvé et perdu.
"Il replaça pensivement ses lunettes et fit un pas ou deux de long en large. Frottant ses cheveux trop longs dans tous les sens, sa coupe hirsute lui donnait un petit air sauvage. Il traversa ensuite la pièce rapidement et s'assit lourdement sur la chaise. Se frottant le menton de la main, comme pour l'aider à mieux trouver ce qu'il cherchait, il parcourut scrupuleusement toute sa chambre du regard. Rien ne lui semblait différent. Les fringues en vrac négligemment jetées dans un coin, les chaussures qui traînaient ça et là, les maquettes à monter qu'il terminerait dès qu'il aurait achevé son jeu vidéo, les piles de mangas dans sa bibliothèque improvisée, les magazines érotiques planqués sous l'armoire. Non, vraiment, tout semblait à sa place et rien n'avait changé. Rien, si ce n'est ce petit bout de tissu qu'il avait trouvé, planqué sous la couette en désordre.
Il revint se placer près du lit et s'accroupit pour avoir un meilleur point de vue. Hochant la tête, il dut se résoudre à accepter la situation. Il ne percerait certes pas cette énigme aujourd'hui, mais quoi qu'il en soit, il fallait se rendre à l'évidence. Il y avait bel et bien un soutien-gorge sous son lit.
Les petites fraises et la dentelle rouge le narguaient de leurs mines coquettes et coquines. Il s'éclaircit la gorge encore une fois avant de le prendre du bout des doigts, délicatement, religieusement. Le voilà avec cette chose dans les mains et aucun souvenir de la façon dont elle était arrivée sous son lit.
Il s'en rappellerait, si une fille était venue dans sa chambre... Il y avait certainement une explication très simple à tout cela. Un pote lui faisait une blague, de toute évidence.
Sa mère l'appela pour manger. Il descendit après avoir posé le sous-vêtement sur son bureau, près de la fenêtre entr'ouverte.
Lorsqu'il remonta dans sa chambre, l'habit avait disparu.
Cela aurait pu être le vent mais Tim savait qu'il n'en était rien."
" C'était une journée d’avril froide et claire. Pour les quelques heures de mon enfance qu'il me restait à vivre, je laissai mon regard vagabonder dans le jardin. Mes yeux s'attachaient à chaque détail de ce lieu où j'avais tant joué et tant appris, tentant de les graver à jamais dans ma mémoire. J'observai aussi les merles, discrets, qui construisaient leur nid. Les feuillages qui s'épanouissaient lentement montraient tous les signes de ce printemps timide qui peinait à s'installer. Au milieu de la fontaine, la pierre sur la laquelle le bambou venait sans cesse frapper me rappelait malgré moi que les minutes s'écoulaient, invariablement. L'innocence de l'enfance et ses plaisirs simples, comme tout cela me semblait loin à présent.
La porte du fond coulissa, et ma servante entra sans un bruit. Elle s'inclina, présentant à moi des breloques et autres colifichets, suivie de deux autres femmes qui apportaient ma tenue d'apparat, blanche et brodée, immaculée.
Il était temps de me préparer, que mon cœur le veuille ou non.
- Princesse, veuillez nous suivre, à présent, sa Seigneurie demande à ce que la cérémonie débute avant la treizième heure, me dit-elle en doucement.
Je m'inclinai brièvement et les suivis.
- Ce qu'il ordonne je ferai, je suis son humble promise.
Dans la cour principale de la demeure du Seigneur, les cerisiers avaient fleuri depuis quelques jours déjà. Il avait ordonné que notre mariage se tienne lorsque l'allée serait en pleine floraison.
Les porteurs de palanquin m'amenèrent à la porte de sa demeure en grande pompe. Toute la cité était en liesse, les gens nous saluaient avec respect, nous acclamaient parfois et, lorsque j'écartai discrètement le store de tissu pour épier dehors, je crus même lire de la crainte dans les yeux de certains.
Un coup de vent s'engouffra dans le palanquin en soulevant les stores et m'amena des pétales délicats. Ils retombèrent, épars, et je me hâtai de ramasser l'un d'entre eux. Je me sentais comme ce pétale, minuscule et détaché de tout, projeté loin de chez lui dans un univers inconnu. Face à l'immensité de ce domaine, face à cet homme de près de trois fois mon âge, face à ses premières femmes qui mon considéraient comme une rivale, moi, la fille de petite noblesse, qui allait peut-être enfin lui apporter le fils qu'il attendait, comment mon cœur aurait-il pu être tranquille ?
Voilà que les hommes déposaient la voiture au sol. Je fus introduite dans la demeure par des serviteurs du Seigneur, tandis qu'il finissait de se préparer dans ses appartement. On me demanda de m'asseoir dans une grande salle, remplie de têtes inconnues, face au maître de cérémonie qui officierait pour notre union.
Ma coiffe lourde pesait sur ma tête et m'empêchait de réfléchir posément à ce que j'étais en train de vivre. Je levai tout de même parfois mon regard vers cette assemblée qui m'observait, des visages chargés de toutes ces émotions complexes propres aux adultes que je ne parvenais pas encore pleinement à déchiffrer. Un serviteur annonça l'entrée imminente du Seigneur. Toutes les personnes présentes s'inclinèrent en signe de respect. Je tentai de me lever lentement, sans faire de bruit, et j'avais l'impression de me tenir debout sur des oursins."
Troisième texte : Simple et Complexe / Trouvé et perdu.
"Il replaça pensivement ses lunettes et fit un pas ou deux de long en large. Frottant ses cheveux trop longs dans tous les sens, sa coupe hirsute lui donnait un petit air sauvage. Il traversa ensuite la pièce rapidement et s'assit lourdement sur la chaise. Se frottant le menton de la main, comme pour l'aider à mieux trouver ce qu'il cherchait, il parcourut scrupuleusement toute sa chambre du regard. Rien ne lui semblait différent. Les fringues en vrac négligemment jetées dans un coin, les chaussures qui traînaient ça et là, les maquettes à monter qu'il terminerait dès qu'il aurait achevé son jeu vidéo, les piles de mangas dans sa bibliothèque improvisée, les magazines érotiques planqués sous l'armoire. Non, vraiment, tout semblait à sa place et rien n'avait changé. Rien, si ce n'est ce petit bout de tissu qu'il avait trouvé, planqué sous la couette en désordre.
Il revint se placer près du lit et s'accroupit pour avoir un meilleur point de vue. Hochant la tête, il dut se résoudre à accepter la situation. Il ne percerait certes pas cette énigme aujourd'hui, mais quoi qu'il en soit, il fallait se rendre à l'évidence. Il y avait bel et bien un soutien-gorge sous son lit.
Les petites fraises et la dentelle rouge le narguaient de leurs mines coquettes et coquines. Il s'éclaircit la gorge encore une fois avant de le prendre du bout des doigts, délicatement, religieusement. Le voilà avec cette chose dans les mains et aucun souvenir de la façon dont elle était arrivée sous son lit.
Il s'en rappellerait, si une fille était venue dans sa chambre... Il y avait certainement une explication très simple à tout cela. Un pote lui faisait une blague, de toute évidence.
Sa mère l'appela pour manger. Il descendit après avoir posé le sous-vêtement sur son bureau, près de la fenêtre entr'ouverte.
Lorsqu'il remonta dans sa chambre, l'habit avait disparu.
Cela aurait pu être le vent mais Tim savait qu'il n'en était rien."
Texte de Rena
Thème : Le feu et la glace.
Les flammes s'élevèrent, et leur couleur jaune orangé se détacha sur le ciel bleu marine. Les deux silhouettes noires qui émergèrent des flammes, filèrent à travers l'épaisse fumée, pour atteindre la rivière non loin. Elles avaient presque la même taille, et se tenaient par la main. Leurs quintes de toux étaient étouffées par le crépitement de l'incendie qui ravageait la machiya. Ils passèrent entre les cerisiers dont les fleurs avaient fané depuis quelques jours déjà, et s'éloignèrent petit à petit du feu ravageur, atteignant bientôt la rivière. Les silhouettes se lâchèrent alors et l'une d'elles tourna le regard vers les lumières vacillantes au loin. C'était une femme, la trentaine. L'autre était un garçon, une dizaine d'années, il était à peine plus petit qu'elle.
_ Saute, lui dit la femme.
_ Elle est gelée.
_ Ne discutes pas mes ordres et vas dans l'eau.
_ Mais maman… elle est vraiment gelée.
La femme détourna le regard du feu pour se rendre à l'évidence que son fils avait raison. Comment ? L'hiver n'avait même pas commencé, et la température de l'air était à peine plus froide que dans la maison quelques instants auparavant.
_ Qu'est-ce qu'on fait ?
La mère s'approcha de la surface glacée, posa son pied dessus, tenta d'y mettre son poids, une fois, puis deux. Excepté un léger bruit de grincement, l'eau figée ne fit rien.
_ Suis-moi.
Elle s'engagea sur cette surface et son cœur battait si fort à ses tempes, qu'elle peinait à entendre autre chose. Une fois la rivière passée, ils seraient probablement à l'abri. En espérant ne pas être suivis… l'enfant la rejoignit sans peine, bien plus agile qu'elle, et malgré la surface glissante, parvint avant elle à l'autre rive. Il jeta lui aussi un regard désespéré à la lumière rougeoyante des flammes qui ravageaient encore la petite maison.
_ Tu crois que Zéro a pu s'en sortir ? Demanda-t-il.
_ C'est un chat, répondit sa mère. Il peut se sortir de n'importe quelle situation.
Ensemble, ils observèrent l'étrange spectacle qui se déroulait au loin, jusqu'à ce que quelque chose vienne s'incruster dans l'angle mort de la mère.
_ Attention !
Elle bouscula son enfant , et l'instant d'après, la terre tendre du bois clair se mit à trembler, à s'ouvrir par endroits, et des bulles de magma bouillonnant en émergèrent. Le garçon leva la tête, terrifié, pour voir ce que sa mère fuyait depuis des années. Des Eclats. Deux d'entre eux avaient trouvé le moyen d'échapper au système, et de se battre en pleine nuit au milieu des petits quartiers de Kyoto. L'un d'eux était très imposant, il brillait d'une couleur écarlate, marbrée de jaune orangé, qui se détachait sur ses habits d'or. L'autre, paraissait hérissé de lames glacées, qui renvoyaient aux étoiles la lueur du feu plus loin. Les deux adversaires se faisaient face, dans un silence si soudain que la femme en eut la chair de poule. Il fallait à tout prix qu'elle éloigne son enfant…… elle eut à peine le temps d'y penser, que les deux Eclats se ruèrent l'un sur l'autre, et la collision de leurs éléments contraires se fit dans un chuintement à en percer les oreilles. Plusieurs fois, ils se foncèrent dedans, luttant au corps à corps. Peut-être était-il temps de partir… mais c'était sans compter sur les pouvoirs que les deux hommes comptaient mettre en œuvre pour anéantir l'autre. L'être de magma fit bouillir les poches disséminées ça et là jusqu'au duo, dégageant une fumée épaisse et noire tandis que l'être de glace créait des entités de glace. La femme eut le temps de remarquer la forme de quatre squales, dont trois attaquèrent directement leur opposé… le quatrième s'était tourné vers elle et son fils.
L'énorme aileron gris se rapprochait et devenait de plus en plus menaçant.
Les flammes s'élevèrent, et leur couleur jaune orangé se détacha sur le ciel bleu marine. Les deux silhouettes noires qui émergèrent des flammes, filèrent à travers l'épaisse fumée, pour atteindre la rivière non loin. Elles avaient presque la même taille, et se tenaient par la main. Leurs quintes de toux étaient étouffées par le crépitement de l'incendie qui ravageait la machiya. Ils passèrent entre les cerisiers dont les fleurs avaient fané depuis quelques jours déjà, et s'éloignèrent petit à petit du feu ravageur, atteignant bientôt la rivière. Les silhouettes se lâchèrent alors et l'une d'elles tourna le regard vers les lumières vacillantes au loin. C'était une femme, la trentaine. L'autre était un garçon, une dizaine d'années, il était à peine plus petit qu'elle.
_ Saute, lui dit la femme.
_ Elle est gelée.
_ Ne discutes pas mes ordres et vas dans l'eau.
_ Mais maman… elle est vraiment gelée.
La femme détourna le regard du feu pour se rendre à l'évidence que son fils avait raison. Comment ? L'hiver n'avait même pas commencé, et la température de l'air était à peine plus froide que dans la maison quelques instants auparavant.
_ Qu'est-ce qu'on fait ?
La mère s'approcha de la surface glacée, posa son pied dessus, tenta d'y mettre son poids, une fois, puis deux. Excepté un léger bruit de grincement, l'eau figée ne fit rien.
_ Suis-moi.
Elle s'engagea sur cette surface et son cœur battait si fort à ses tempes, qu'elle peinait à entendre autre chose. Une fois la rivière passée, ils seraient probablement à l'abri. En espérant ne pas être suivis… l'enfant la rejoignit sans peine, bien plus agile qu'elle, et malgré la surface glissante, parvint avant elle à l'autre rive. Il jeta lui aussi un regard désespéré à la lumière rougeoyante des flammes qui ravageaient encore la petite maison.
_ Tu crois que Zéro a pu s'en sortir ? Demanda-t-il.
_ C'est un chat, répondit sa mère. Il peut se sortir de n'importe quelle situation.
Ensemble, ils observèrent l'étrange spectacle qui se déroulait au loin, jusqu'à ce que quelque chose vienne s'incruster dans l'angle mort de la mère.
_ Attention !
Elle bouscula son enfant , et l'instant d'après, la terre tendre du bois clair se mit à trembler, à s'ouvrir par endroits, et des bulles de magma bouillonnant en émergèrent. Le garçon leva la tête, terrifié, pour voir ce que sa mère fuyait depuis des années. Des Eclats. Deux d'entre eux avaient trouvé le moyen d'échapper au système, et de se battre en pleine nuit au milieu des petits quartiers de Kyoto. L'un d'eux était très imposant, il brillait d'une couleur écarlate, marbrée de jaune orangé, qui se détachait sur ses habits d'or. L'autre, paraissait hérissé de lames glacées, qui renvoyaient aux étoiles la lueur du feu plus loin. Les deux adversaires se faisaient face, dans un silence si soudain que la femme en eut la chair de poule. Il fallait à tout prix qu'elle éloigne son enfant…… elle eut à peine le temps d'y penser, que les deux Eclats se ruèrent l'un sur l'autre, et la collision de leurs éléments contraires se fit dans un chuintement à en percer les oreilles. Plusieurs fois, ils se foncèrent dedans, luttant au corps à corps. Peut-être était-il temps de partir… mais c'était sans compter sur les pouvoirs que les deux hommes comptaient mettre en œuvre pour anéantir l'autre. L'être de magma fit bouillir les poches disséminées ça et là jusqu'au duo, dégageant une fumée épaisse et noire tandis que l'être de glace créait des entités de glace. La femme eut le temps de remarquer la forme de quatre squales, dont trois attaquèrent directement leur opposé… le quatrième s'était tourné vers elle et son fils.
L'énorme aileron gris se rapprochait et devenait de plus en plus menaçant.